Ce titre tentant relève t-il ses promesses ? Est-il possible en 45 minutes de savoir parler comme Obama ?

C’est ce que nous avons voulu tester le jeudi 21 février dernier lorsque nous nous sommes rendu à un atelier co-organisé par GoStratégie et Idewan au Mama Works.

 

L’art oratoire n’est pas une facilité pour tous !

C’est sans micro que Monia Gomez, Coach et formatrice en Mentorat professionnel, commence cette soirée placée sous le signe de l’interactivité et de la participation. En effet, l’une des premières choses qu’elle demande au public c’est de rester debout pendant tout l’atelier.

Pour commencer, elle explique le titre de la soirée à la soixantaine de personnes qui nous accompagne dans le public. En effet, Obama est pour elle un précurseur des pitchs, que ce soit par sa stature, sa posture ou le choix de ses mots il a su véhiculer une image qui lui a permis de devenir celui qu’il est aujourd’hui.

Puis, elle nous raconte son parcours et comment elle a appris à moduler sa voix, à vendre au téléphone le métier de sa mère qui, issue de l’immigration ne parlait pas bien français.

Elle nous explique que, selon une publication parue dans Le Monde en Mars 2016, environ 65% des chefs d’entreprise manquent de confiance en eux.

Selon elle, on ne nous apprend pas à avoir confiance en nous, c’est une chose que nous découvrons sur le tas. Cette confiance doit être inculquée, “gagner en confiance, c’est gagner en liberté”, elle est donc un moteur de développement.

Comme l’oratrice le fera à plusieurs reprises, elle interroge le public sur la confiance qu’ont les participants en eux, peu de main se lèvent.

Monia Gomez fait ensuite appel à Karine Fonteneau, coach en image et relooking, qui nous fait remarquer que le discours seul n’est rien mais qu’il s’accompagne de la communication non verbale. Ainsi, si l’image est alignée sur le discours, elle donne plus de poids aux mots.

 

Les techniques pour maîtriser le pitch

Selon Monia Gomez, la confiance s’apprend, comme l’art oratoire et il existe des techniques pour cela. Ce soir, elle nous expliquera les sept suivantes :

  1. Adapter une bonne posture, les deux pieds dans le sol, on s’ancre, on se stabilise. On peut bouger les mains mais sans s’éparpiller, les coudes légèrement collés au corps.
  2. Se connecter à son auditoire en le regardant dans les yeux. Cela permet de transmettre un lien, de créer une connexion avec un regard, un sourire.
    Au fur et à mesure, elle propose aux participants de venir tester ses conseils en s’exprimant sur une estrade, elle conseille de diviser la salle en trois parties, et de s’adresser à chacune d’entre elles en posant le regard sur l’un des membres des ses trois parties.
  3. Avoir des mots impactants, choisis avec soin afin d’être percutants. Pour cela, Monia Gomez nous conseille de nous préparer à l’avance.
  4. Faire preuve de vouloir vocal, montrer son émotion. Elle explique qu’émouvoir le public se fait avec sa voix en racontant une histoire mais aussi en ouvrant sa voix en la rendant plus forte et plus intelligible.
  5. Apprivoiser le silence, car sans lui, il n’y a pas de discours. Le silence, il ne faut pas en avoir peur, mais savoir l’utiliser.
    “La parole est d’argent mais le silence et d’or” clame une femme dans le public.
    Monia Gomez propose encore de venir essayer ses conseils et nous explique que pour laisser des silences, il suffit de choisir des moments dans le discours où on laisse une pause et on compte 1,2,3 … dans la tête puis on reprend.
  6. Oser être soit même, pour se différencier.
  7. Sortir de sa zone de confort.
    “Prendre des risques”, “aller vers l’inconnu”, “braver nos peurs”, “faire des choix”, “lâcher prise” : telles sont les significations qu’apporte le public à ce septième point. Ainsi, la coach lance la musique et nous invite à sortir de notre zone de confort en dansant avec les autres participants.

L’intervenante nous rappelle également que lors d’un discours il ne faut pas tout dire, il faut aller à l’essentiel et surtout susciter l’intérêt, laisser du suspens afin de garder le public en haleine. Il est aussi important de faire vivre un voyage à son auditoire, une expérience.

Pour finir, elle nous donne quelques petits conseils pour surmonter notre stress : faire de longues respirations, se mettre dans le silence, répéter, se poser, se rassurer avec un geste (discret)…

Après son pitch, elle nous invite à nous tourner vers une personne de l’auditoire que nous ne connaissons pas afin d’échanger avec elle et de la rencontrer afin de mettre une partie de ses conseils en pratique.

 

Un atelier utile pour les professionnels

Monia Gomez nous donne de bons conseils, nous pousse à nous questionner sur notre capacité à prendre la parole en public. De plus, elle a mis ses conseils en pratique lors de son pitch.
Dommage que nous ayons été soixante ce soir pour un atelier interactif, car il est plus difficile de se lancer, tout le monde ne peux pas prendre la parole et appliquer les conseils de la coach directement lors de l’atelier et sur scène.

Cet atelier est idéal pour les entrepreneurs et professionnels qui ne sont pas issus d’un métier de la communication, ce sont de bons conseils, applicables au quotidien. On a notamment noté la présence de nombreuses personnes en reconversion professionnelle qui ont aujourd’hui la nécessité de prononcer des discours pour vendre leur entreprise ou se vendre professionnellement face à un recruteur.

Malheureusement, pour nous étudiantes en communication déjà formées à la prise de parole en public, les propos sont restés généralistes, sur le mode du partage de bonnes pratiques.

Le Mama Works est toutefois un endroit agréable et chaleureux ou nous avons passé un excellent moment.

 

Maya Granger, étudiante en Consulting et expertise en communication
Julie Vaurs, étudiante en Stratégie et politique de communication

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